Les couleurs primaires permettent à elles seules de créer toutes les teintes possibles et imaginables. Zoom sur les bases théoriques pour créer des mélanges et des palettes de couleurs !
La théorie des couleurs est à la croisée des arts graphiques et des sciences physiques. C’est parce que la matière qui nous entoure absorbe certaines ondes de lumière et en reflète d’autres que notre oeil perçoit les couleurs, et que notre cerveau les interprète.
Après nos articles détaillés sur le code et la symbolique des couleurs, et celui sur les associations de couleurs, revenons aux fondamentaux théoriques pour en apprendre un peu plus sur ces fameuses couleurs élémentaires.
Dans le langage courant, lorsque l’on parle des couleurs primaires, on pense au rouge, au bleu, au jaune… Et parfois même au vert ! Or, ce n’est pas parce que ces 4 teintes de base sont fréquemment utilisées qu’elles correspondent réellement à celles que l'on nomme les couleurs primaires. Comment s'y retrouver ?
Source : Canva
Une couleur primaire est une teinte qui ne peut pas être obtenue en mélangeant d’autres couleurs, contrairement aux couleurs secondaires ou tertiaires. C’est à partir des couleurs primaires que l’on peut reproduire toutes les nuances colorimétriques possibles.
Il existe 2 méthodes distinctes pour définir le concept de couleurs primaires :
Si l’on se réfère au procédé qui combine différentes lumières colorées, à savoir les projecteurs de salles de spectacles ou, plus communément, les écrans, les 3 couleurs primaires sont :
L’addition de ces 3 lumières colorées produit la lumière blanche, tandis que le noir est obtenu par une absence totale de lumière.
On parle de synthèse additive puisque l’on part du noir par défaut, auquel on ajoute des lumières teintées jusqu’à obtenir la nuance désirée.
Si vous travaillez sur des supports numériques, écrans d'ordinateur, télévision ou smartphone, il est essentiel de paramétrer vos couleurs en RVB pour un rendu qualitatif.
Source : canva
Dans le domaine de la photographie argentique ou de l’impression couleur, on utilise de la matière pigmentée opaque et non de la lumière. Si l'on conserve comme base le rouge, le vert et le bleu, l'absence de lumière ne permet pas d'obtenir des teintes assez claires et différenciées : on tend très vite vers le marron ou le noir.
C'est pourquoi les 3 couleurs primaires qui permettent d’obtenir toutes les autres teintes sont différentes pour le print. On utilise :
En peinture, nul besoin d’investir dans une palette de couleurs incroyablement fournie : si vous possédez ces 3 couleurs de base, vous pourrez créer n’importe quelle nuance !
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Dans le cas de l’impression, vous avez certainement remarqué que les cartouches d'encre sont au nombre de 4 : Cyan, Magenta, Jaune et Noir (#000000).
Pourquoi ajouter le noir, qui n’est pas une couleur primaire, et qui pourrait être obtenu par le mélange des 3 couleurs élémentaires ? Tout simplement par souci d’économie : la cartouche noire permet d’imprimer les documents en niveau de gris en étant moins gourmande sur le nombre de pigments prélevé dans les autres cartouches.
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Les 3 couleurs secondaires résultent du mélange de 2 couleurs élémentaires dans des proportions égales. On obtient :
Les 6 couleurs tertiaires proviennent quant à elles d’un mélange entre une couleur secondaire et une couleur primaire :
Le cercle chromatique est une représentation schématique ordonnée des couleurs, théorisée par Newton au 17ème siècle. Il comprend :
Sur le cercle chromatique, on distingue d’un côté les couleurs dites chaudes (jaune, orange, rouge, etc.) qui évoquent souvent la joie et l'été. Et, de l’autre, les couleurs froides (teintes vertes, bleues et violettes), plus austères mais apaisantes.
Ces 12 couleurs sont des couleurs dites pures ou franches : chacune étant la teinte la plus saturée d’une couleur donnée. Elles sont obtenues sans ajout de blanc, de noir ou de gris.
On parle de couleur neutre pour mentionner les teintes qui ne figurent pas sur le cercle chromatique, à savoir le noir, le blanc (#FFFFFF) et le gris (#808080).
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Parfois exclues des couleurs par les puristes, elles ont pourtant des propriétés essentielles en design graphique :
Ces 3 couleurs neutres, si elles sont ajoutées à d’autres teintes, permettent d’obtenir des variations de couleurs infinies.
En design graphique, elles sont souvent utilisées pour mettre en avant d’autres couleurs grâce au contraste qu’elles induisent. Cela permet de mettre en avant certains détails à accentuer.
En colorimétrie, la saturation est l’intensité de la coloration d’une couleur. Si la luminosité est importante, la teinte gagne en vivacité. Au contraire, en divisant les valeurs de lumière, on obtient une nuance moins dynamique, plus pâle ou terne. Par exemple, le marron, absent du cercle chromatique, n’est en réalité rien d’autre qu’un orange désaturé.
Comme nous l’avons vu précédemment, on distingue d'une part les couleurs d’un point de vue scientifique, et d'autre part, celles utilisées par les artistes et les graphistes designers.
Si l’on adopte le point de vue des sciences physiques, le blanc et le noir ne sont pas à proprement parler des couleurs, mais témoignent d’une présence ou d’une absence de lumière.
Le blanc est la somme de toutes les longueurs d’ondes de la lumière, donc la somme de toutes les couleurs. Le noir, quant à lui, est l’interprétation visuelle d’une absence de lumière : un objet de notre environnement est vu noir s’il ne reflète ou n’émet aucune lumière.
Ne dit-on pas que la nuit tous les chats sont les gris ? C’est tout simplement parce que l’absence de réflexion lumineuse pousse notre cerveau à interpréter notre environnement en teintes de gris.
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Mais dans ce cas, peut-on dire que le gris est une couleur ? Ni plus ni moins que le noir et le blanc, dont il est finalement une variation lumineuse. Cependant, il existe peu de nuances de gris neutres, car on y perçoit souvent une dominante d’autres teintes. Les gris sont généralement des nuances d’une couleur extrêmement désaturée.
Cela étant, lorsque vous créez un support graphique, ou lorsque vous peignez les murs de votre salon, la question n’est pas de savoir si l’on peut parler de couleurs au sens littéral, mais si vous souhaitez les utiliser ou non dans vos créations. Dans ce cas, le blanc, le noir et le gris feront certainement partie de votre palette, au même titre que les autres teintes de la roue chromatique et leur variantes.
Source : Canva
Lorsque vous souhaitez utiliser les couleurs de façon harmonieuse, la création d’une palette de couleurs est une étape déterminante. Vous éviterez ainsi les écueils d'une faute de goût ou d'un manque de contraste qui nuirait à la lisibilité de votre travail.
Il existe 4 principales manières de procéder en partant du cercle chromatique. Pour vous faciliter la tâche, n’hésitez pas à utiliser ces 2 outils :
Source : Canva Color Wheel
Source : Canva Color Palette Generator
Une des solutions les plus fréquemment utilisée est de choisir des couleurs diamétralement opposées sur le cercle chromatique.
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En précédant ainsi, partez d’une dominante et ajoutez-y des variations, pour un effet dégradé.
Dans ce cas, on associe des nuances proches sur le cercle chromatique.
Source : Canva
On opte ici pour une combinaison de 3 teintes espacées de manière égale et triangulaire sur la roue chromatique.
Si vous nous avez suivi jusqu'ici, vous aurez compris que l'art de manier les couleurs n'est pas inné. Il existe certains codes et principes à acquérir et respecter pour donner à vos productions graphiques la bonne tonalité. Si les couleurs ont une identité propre, elles sont également culturellement connotées. Apprendre à ressentir leur fort pouvoir d'évocation vous aidera à créer une image graphique qui vous correspond, et à la décliner en fonction de vos projets.
→ Comme dans tout processus de création, à vous de savoir trouver l'équilibre entre les références théoriques et les prises de risque que vous pouvez vous permettre, pour donner à vos productions le petit plus qui les rendra uniques !
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